FEU ROBERTSON
Description
Selon ses propres auteurs, la musique de Feu Robertson est “bancale, mélancolique, abrasive”. Ils qualifient eux-mêmes leur musique de “hipnoise ou de freeppy”.
Du post-rock sauvage, des valses enchantées, de l’anti-folk aux crépitements sourds, du Krautrock décadent, de la noise délicate… Sadcore, slowcore ? Un truc primitif et dandy, apaisé et bruitiste, psyché et indie, lo-fi et gipsy ; un savant mélange personnel.
On est ici loin des clichés car le groupe ne succombe pas aux effets de mode. Prenez Will Oldham et demandez aux Spacemen 3 d’arranger les morceaux avec The Supreme Dicks, et vous serez assez proche de ce que Feu Robertson peut produire en terme d’ambiance ou d’harmonie aussi râpeuses que dissonantes, comme si l’effervescence du Plastic Ono Band se frottait à Syd Barrett et Neutral Milk Hotel.
Et il ne s’agit pas ici de faire recette d’un énième “name dropping”, mais juste de rendre la boulimie de musique qui agite Feu Robertson et son inclassable alchimie, proche d’un Dirty Three à la sauce Low ascendant Krafwerk.
S’il y a du folk (lié notamment au songwriting des morceaux), il faut reconnaître que celui-ci est teinté d’Apocalypse. Fragile, désorientée, la musique de Feu Robertson est celle d’un vagabond qui aurait rencontré une bande d’allumés pour former son orchestre idéal afin de bâtir une musique aussi solaire que transcendante, dont le Velvet underground ou The Doors restent encore aujourd’hui les maître à penser.
Portés par des mélodies envoutantes et des climax angéliques, puissants ou écorchés, leurs morceaux tiennent du rock souffreteux autant que classieux (on pense à Hood ou Movietone).
A écouter leurs arrangements, aussi noise que lyriques, on ne peut s’empêcher de penser au Brian Jonstown Massacre ou à Pavement, en plus introverti peut être, à l’image du premier album fondateur de Tindersticks ou de Migala.