HERZFELD

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HERZFELD

Description

Label de musique strasbourgeois fondé en 2005.

Herzfeld. Littéralement en allemand : le “champ du coeur”. Un nom à la sonorité allemande, non anodine pour un label dont les membres vivent en Alsace, séparés de leurs voisins uniquement par le fleuve du Rhin. Un terme choisi aussi pour le clin d’oeil qu’il représente au véritable nom de l’artiste germanique Helmut Herzfeld (ou John Heartfield) qui réalisait des photomontages antifascistes durant les années trente. Apparu à Strasbourg quelque part entre 2004 et 2005, Herzfeld n’est rien d’autre qu’un rassemblement d’amis liés par le plaisir de faire de la musique et par le rêve d’enregistrer de beaux disques comme ceux qui ont grossi les rangs de leurs discothèques intimes respectives ; à l’image de ceux produits par des structures anglo-saxonnes à échelle humaine comme Factory ou Creation.

Ce groupe d’une dizaine de personnes, que le hasard a fourni à la fois en auto-didactes et en étudiants fraîchement sortis du Conservatoire, a rapidement donné naissance aux groupes qui ont fait connaître le label : Thomas Joseph, Lauter, Buggy, Loyola, Drey, Little Red Lauter et Guisberg. Puis en 2007, un groupe, Electric Electric, est venu rompre avec le style musical global du catalogue, qui évoluait jusque-là entre la folk et le rock indépendant. Avec cette nouvelle entité cataloguée “dance épileptique” débute une période d’ouverture et d’évolution. Les premiers groupes fondateurs se préparaient pour la plupart à sortir leur deuxième album quand de nouvelles formations se sont mises à arriver en flux ininterrompu entre 2009 et 2011 : Original Folks, Solaris Great Confusion, A Second Of June, Crocodiles Inc., Einkaufen, Roméo & Sarah, Lispector, Philippe Poirier, Luneville, et plus récemment Unfair To Facts, Ventre et KG. Le catalogue a maintenant pris des dimensions généreuses et fait cohabiter la chanson française et la musique industrielle… Certains souriront en entendant parler de “nouvelles formations” tant il est vrai que dans une grande partie des cas, le recoupement de membres entre groupes est très élevé. Cette habitude est révélatrice du fonctionnement interne d’un label qui n’était constitué – du moins au départ – que de personnes habitant la même ville. C’est aussi ce qui a naturellement généré le Herzfeld Orchestra, la formation qui entre toutes, réunit l’intégralité des musiciens sur scène et sur disque, l’application pratique du “concept” Herzfeld en somme.

De la plus ancienne à la plus proche référence, quelque soit le groupe et le genre, les productions Herzfeld visent toutes un idéal de disque longuement mûri qui ne sortirait que lorsqu’il serait fin prêt, de qualité, et indépendamment de toute pression extérieure. Herzfeld tente de préserver cet esprit bricolage et collaboratif qui l’a vu naître. Les ventes de chaque disque étant directement réinjectées dans la production du suivant, le cycle des sorties est tel que chaque référence dépend qu’elle le veuille ou non de la précédente. De la même manière, le label a bati son univers sur des principes esthétiques minimaux, dont devait se dégager une identité forte, qui n’avait par ailleurs d’autre choix que de se plier à une réalité économique et à de petits moyens. Les disques passent donc tous par le même filtre : le même ingénieur du son, le même photographe, le même graphiste. Cette régularité dans le processus est à l’image du label, qui fait ses propres saisons à un rythme tranquille, mais qui a tout de même produit trente références en bientôt dix ans.

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