JEANNEMARIE

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JEANNEMARIE

Description

Le port haut et le rire généreux, JeanneMarie est ce duo de jeunes dames ailées à la fois nobles et débonnaires, curieuses et raffinées, précieuses et naturelles. Perchées sur le plus haut registre des voix du monde, voilà plus de deux décennies qu’elles chantent des histoires à qui passe : de celles du conservatoire de jazz de Strasbourg (leur rencontre) aux oeuvres de Pascal Dusapin et d’Olivier Cadiot, du récit des « femmes savantes » traité en quintette vocal à la poésie du grand John Keats, du premier phonogramme qu'on leur connaît « Chansons Polyzyglottes » (2014) à l'écriture du spectacle « À la Nuit » , Jeanne et Marie ne sont désormais plus des noms inconnus pour les ornithologues musicaux du XXIème siècle… De nouvelles chansons bouillonnent depuis en elles comme « Ma peau » ou « Larmes » et c'est à Grégory Dargent (Camélia Jordana, Electrik GEM, H...) qu'elles en confient la délicate captation. Un nouveau disque de chants inédits est ainsi prévu pour 2022, tout en battements d'Afrique et en douces chaloupes, accompagné de documents réalisés à la caméra Super 8, comme l'appellent l'élégance et la chaleur de leur nouveau répertoire. Anne Sylvestre, mère pour les mésanges, nous a quittés il y a peu. Elle nous laisse avec JeanneMarie, comme avec la relève.

Sur son premier album, Ma Peau, JeanneMarie révèle une intimité, des joies et des doutes avec un propos très engageant, sensible et facétieux. Malgré les contraintes du réel et les questions existentielles (« Visages couchés »), la vitalité l’emporte toujours. Le désir aussi (« Déchiffre-moi »), vibrant. Balayés les « Insomnies » ou l’asthme (« Asthmatique »), le corps, mis en sommeil, à nouveau s’éveille (« Ma peau »), il reprend vie : il appelle à une nouvelle danse, et la peau frémit. Le duo nous le susurre avec un sens inné de l’épure, leurs voix soulignées par une guitare envoûtante ou une boucle électronique veloutée. Jeanne Barbieri et Marie Schoenbock le font avec une approche sensorielle qui s’appuie sur une réelle exigence textuelle. En effet, on sent chez elles une vraie gourmandise pour la poésie de mots enlacés. Dans le dialogue qui naît de leurs écritures respectives se crée une cohérence singulière ; celle-ci renoue avec l’essence même de la chanson : donner à entendre le sens et s’ancrer dans la puissance de l’instant. Au bout, l’on trouve l’émotion, fulgurante et charnelle. Chez JeanneMarie, il y a du Dick Annegarn dans l’adresse directe, sans fard, des situations  relatées, du Brigitte Fontaine des débuts avec ce joli grain de folie, plus mesurée ici, du Bertrand Belin aussi quand il réduisait ses compositions à leur forme la plus dénudée, du Joni Mitchell en français dans l’expression pure des sentiments et même du Meredith Monk, quand elle décrivait par le chant l’étendue des contrées du Nouveau Monde. JeanneMarie explore les formes nouvelles d’une chanson qui se découvre des contours infinis. En nous désignant des horizons vocaux insoupçonnés, ce duo sublime s’annonce plus que précieux. Incontournable même.

Emmanuel ABELA, rédacteur en chef de la revue Novo

Production: Machette Prod.
Diffusion: Le Pied Baladeur
Promotion: Flavie Rodriguez

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67000

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